L'inspiration me vient souvent au travers d'un visuel, d'un moment de vie, d'une discussion…
Dans le cas présent, l'inspiration nous est venu dans un désordre historique, d'un motif trouvé dans un journal des années 1900.
Nous avons souhaité reprendre tel quel, technique de broderie incluse hors la tige en point de chainette faite au crochet, histoire de gagner du temps, l'un des motifs de broderie proposés aux lectrices, clientèles uniques de ce type de journaux à l'époque, comme vous devez vous en douter. En ce qui me concerne, la première idée d'application de ce motif a été des sacs de formes plus contemporaines et fonctionnelles.
Et pour l'anecdote, en plus des motifs à broder proposés, on y trouve des publicités amusantes, et des articles conseillant les femmes sur un sujet divers, qui aujourd'hui nous ferait sourire. Un exemple:
"faut-il employer du linge de laine ou du linge de toile?*
Tous deux ont leurs partisans et leurs adversaires, au point de vue de l'hygiène. Il y a là des théories, des méthodes émises par les savants, que nous ne nous permettons pas de discuter. Chacun a son plaidoyer qui contredit l'autre avec tout autant d'apparence de vérité
Notre opinion un peu sceptique, est qu'il n'y a rien d'absolu. Si vous prenez un individu très frêle, qu'il "faut conserver dans du coton" , il y aurait danger à pratiquer sur lui des expériences; mais nous croyons que tous les tempéraments sains, sans être plus robustes que la moyenne, doivent s'accoutumer à l'air, au froid, au chaud. (…)
En ce qui concerne les femmes tranquilles, les hommes de mœurs sédentaires, nous croyons pouvoir dire, d'après de nombreux exemples, que la laine sur la peau n'est nullement nécessaire." (…)
*traduction, au cas où: des sous-vêtements en laine ou en toile...
Amusant, non?
L'univers plutôt floral de ces années-là, tout en courbes et en finesse, s'en ressent jusqu'aux travaux d'aiguille proposés dans ces journaux. D'ailleurs, parce qu'un peu d'Histoire ne fait pas de mal, je vous propose une courte description de la Mode des années 1900, dite "Belle époque":
La mode en 1900 ou mode de la Belle Époque se caractérise, dans la silhouette féminine, par un goût pour les lignes souples, les courbes, les volutes et les dentelles, dans l'esprit direct de l'Art nouveau, tandis que la silhouette masculine reste très sobre, très sombre et mince, comme tout au long du XIXe siècle.
Les couleurs à la mode sont les couleurs pastel et les motifs, souvent floraux, s’inspirent de la nature.
L'Art Nouveau, dites-vous? Si nous vous citons: les bouches de métro parisiennes Guimard, Alfons Mucha, les lampe Tiffany, l'architecte espagnole Gaudi... Impossible de ne pas avoir vu, ne serait ce qu'une fois, la ligne caractéristique dite du "coup de fouet" à travers un objet, une architecture et même le plus souvent une affiche ou un tableau. regardez l'illustration ci-dessous...
Un autre fait incontournable de ces années là: c'est à cette époque que les premiers stylistes, les premières maisons de couture et le concept de Haute couture surtout, apparaissent. Jusqu'alors, c'était la cour des rois de France qui lançait auprès de ces courtisans et de la noblesse les modes, mais la révolution est passée par là, les premières républiques, en particulier la IIIème, et surtout la révolution industrielle fera naître une nouvelle catégorie: la bourgeoisie, qui fait appel à de jeunes couturiers tels que Charles Frederic Worth, reconnu comme le père de la Haute couture, à imposer leur mode, en utilisant des médias comme les journaux (Le petit écho de la Mode, Le journal des demoiselles, Etc) pour être diffusée.
A bientôt pour un nouvel article!
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